600 ANS DU PONT DU MOULINET
Samedi 25 mai 2024 / Orbe
Les métiers traditionnels de la construction
Un pont ne saurait être construit sans eux. Plusieurs entreprises et artisans traditionnels participent à la fête, en proposant démonstrations et animations.
Maçonnerie et charpente
Un pont, a fortiori en arche, nécessite pour sa construction l’emploi d’un « cintre », structure de soutien en bois sur laquelle l’arche du pont va être appuyée. Sur le plan statique, un pont en pierre de taille peut tenir par la seule disposition et la forme des blocs en claveaux qui le constituent, en particulier la fameuse « clef » qui bloque et rigidifie l’arche. Cependant, il est de coutume de sceller la structure avec du mortier.
Le Compagnon du Tour de France Philippe Chaillou, d’Agiez, épaulé par un Compagnon charpentier, Cyrille Doat, et par Thierry Senot, de Pro Urba, propose la démonstration de ces principes de construction. Ils les illustrent avec le montage à échelle réduite d’un cintre de bois et l’agencement des blocs d’un pont en arc surbaissé d’un seul tenant, flanqué de ses deux culées.
Taille de la pierre
La taille des blocs constitutifs de la maçonnerie du pont est donc essentielle, et prend selon leur destination – en fondation, en parement, en remplissage, pour l’arche ou le tablier – des formes diverses.
L’entreprise Lachat & Fils SA, à Bioley-Orjulaz, spécialisée dans la rénovation de monuments ou d’édifices historiques, ainsi que le sculpteur sur pierre Alain Vos, de Valeyres-sous-Rances, présentent leur activité.
Le public est invité à découvrir l’outillage traditionnel du tailleur de pierre, les traces laissées par ces outils, les différentes pierres de taille du Jura franco-suisse et du Plateau suisse : grès de la Molière, roc Jura-Laufon, calcaire d’Hauterive, molasse, calcaire de Savonnières, granite erratique, tuf de Baulmes.
Deux ateliers permettent de s’essayer à la taille de la pierre, sur un bloc de démonstration ou avec le façonnage d’un gros dé à jouer en calcaire tendre.
Forge
Pièces de renforcement ultérieur, comme sur le Pont du Moulinet, ou garde-corps en fer forgé et bien évidemment ponts métalliques du XIXe siècle appellent le savoir-faire des forgerons.
Ce savoir-faire est représenté par le Groupe des artisans du métal, basé à La Sarraz, avec son président Léonard Dupasquier, expert des éléments forgés du patrimoine bâti métallique, et Jean-Marie Corona, membre et artisan. Un stand informatif, l’exposition de pièces de ferronnerie et surtout l’activité d’une forge mobile typique du 19-20e siècle permettent d’approcher cet aspect spécifique de la construction, du Moyen-âge au début du 20e s.